Les Epices

L’histoire des épices et les origines de l’homme se confondent.

Le premier homme à cueillir du poivre pour améliorer le goût de son riz fut le précurseur d’une course folle dans la recherche de nouvelles flaveurs permettant d’agrémenter sa nourriture de base.

Hérodote (vers 500 ans avant notre ère) décrit les premières caravanes terrestres. Les convois de plus de mille bêtes de bât partaient pour des périples longs de trois ans pour aller jusqu’en Chine. Les difficultés rencontrées justifiaient les prix astronomiques et le culte voué à ces merveilleux produits.

Pendant longtemps, les marchands arabes inventèrent des contes fantastiques pour portéger leur monopole. Ainsi, ils firent croire que la cannelle provenait d’une haute montagne de l’Arabie et qu’elle était férocement gardée par des oiseaux rapaces cruels et gigantesques.

Pendant de nombreux siècles le trajet des épices venant d’Orient est resté le même. Elles étaient ramassées par les Chinois qui les transportaient par bateaux jusqu’en Inde ou jusqu’à l’ile de Ceylan. Elles étaient ensuite prises en charge par les marchands Arabes et dirigées vers le bassin méditerranéen et distribuées en Egypte, Assyrie, Grèce et vers l’Empire Romain. Les épices les plus populaire à Rome sont le poivre, le gingembre, le cucurma et la muscade. Les prix de la muscade d’ailleurs atteignent des prix « record » à la fin du Moyen-Age : la livre de macis se négocie aux alentours de 3 moutons et d’une demi vache !

En 642, Alexandrie tombe aux mains des Arabes. Il en résulte un amenuisement du commerce entre l’Occident et l’Orient. Les épices déjà rares deviennent un luxe réservé aux palais royaux et aux monastères. Cette situation dure environ 400 ans. Les épices les plus rares comme le poivre servent de monnaie d’échange. Il existe d’ailleurs une expression au Moyen-Age qui dit « Cher comme poivre ».

Vers l’an 800, Charlemagne promulgue un décret qui impose la culture de 70 herbes et épices dans toutes les propirétés impériales et dans les monastères.

Entre le XI ème et le XIIIème siècle, les Croisades marquent la reprise du commerce entre l’Orient et l’Occident. Sur place , les Corisés lèvent des impôts et des rançons en poivre et en muscade. Ils échangent aussi la laine, le fer et le bois contre des dattes, des figues, des citrons, des oranges, des amandes et de la soie.

Il faudra attendre la fin du XIIIème siècle et le récit de Marco Polo pour pouvoir se faire une idée un peu plus précise de la répartition géographique et des méthodes de production des différentes espèces.

Au XIVème siècle, de nombreuses épices et denrées sont soumises à l’impôt : le sel bien-sur, mais aussi le sucre, le poivre, le gingembre, le clou de girofle, le safran, le cumin, l’anis…

En 1492, Christophe Colomb découvre le continent américain mais c’est bien l’Inde et ses épices qui sont recherchées.
En 1498, Vasco de Gama franchit pour la première fois le cap de Bonne Espérance et réussit à atteindre la côte de Malabar au sud-ouest de l’Inde puis, en 1502, l’île de Ceylan (Sri Lanka actuel).
Magellan part en 1519 pour le compte du roi d’Espagne. Après un hivernage difficile, il découvre le détroit qui porte son nom et remonte l’océan Pacifique jusqu’aux Philippines où il est tué par le chef d’une tribu locale.
Sur les 265 membres de cette expédition, seuls 18 d’entre eux rentrent après le premier voyage autour du monde. Les cales du seul bateau rescapé sont remplies de clous de girofle confits.

Toute cette époque a marqué le début des différentes colonies établies par les pays européens. Les sommes d’argent colossales que représentait le négoce de ces produits d’épicerie ont sans arrêt attisé les rivalités et la concurrence fut impitoyable entre les différentes puissances de l’époque :

Les Anglais prendront pieds aux Indes.
Les Hollandais en Inde orientale (Indonésie).
La France s’installera à Madagascar et à l’île Bourbon (île de la Réunion).
Les Portugais, qui contrôlaient en 1524 : Java, Sumatra, Malacca et Madagascar se replieront plus tard vers l’Afrique et le Brésil.
Les Espagnols, surtout présents en Amérique du Sud et aux Philippines feront connaître au reste du monde : La vanille, le piment et la tomate.

Au XVIIIème siècle les Américains se lancent aussi dans la course aux Epices : Les navires mettent le cap sur l’Orient, avec tabac, et aliments à troquer contre thé, café, et épices.

Au XIXème siècle, les épices se cultivent partout, c’est la fin des monopoles et des prix exorbitants des épices.

Sources :

Le Dico des Epices

Toil d’Epices


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44 réflexions au sujet de « Les Epices »

  1. Merci d’avoir pris le temps de retranscrire ce récit captivan. Je ne suis pas très branchée « épices », à part quelques-unes que j’aime beaucoup, et j’aurais bien des choses à découvrir si je m’y intéressais davantage.

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  2. Superbe article qui fait bien voyager, dans le temps comme dans l’espace ! Merci ! Je m’intéresse beaucoup aux épices, bien que n’y connaissant pas grand chose. J’ai tendance à avoir la main un peu large avec eux, du coup tu me donnes envie de me pencher plus avant sur ce sujet afin d’apprendre à mieux m’en servir.

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  3. merci pour ce cours sur les épices, c’est toujours très intéressant d’apprendre. Je suis contente que tu me chipes ma recette, tu verras c’est très bon. Kalinka

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  4. Renifle un peu de cannelle et de cardamome … ou va te préparer un gros gâteau au chocolat ! ;o) C’est souverain contre les coups de blues, le chocolat ! En tout cas, non, mon but n’était pas de te saper le moral ! ;o)Gros bisous et à bientôtHélène

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  5. J’adore les histoires, j’adore l’histoire et je ne sais pas manger sans épices alors un GRAND MERCI à toi pour cette page de culture que tu as pris le temps de copier pour nous ! c’est très instructif !

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  6. je vois que comme moi tu t’intéresses à l’histoire des produits, les épices ont une longue histoire c’est une véritable épopéemercibisous de Biarritz ou le temps varie entre soleil et averses.

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  7. Bonsoir CenwenNous serons incollables sur les épices après t’avoir lue ! Les épices, à l’origine des « épiceries » d’antan !Bonne soirée et gros bisous. Marishka

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  8. Coucou ! Sympa l’histoire des épices, merci ! 😉 Et les photos sont jolies aussi, surtout la 2ème ! =)Je t’ai décerné un prix aussi sur mon blog.Bisoux et bonne soirée Isabelle ! 😉

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  9. Merci Moi qui adore les épices je peux te dire que j’ai appris plein de choses intéressantes ne sachant pas touours d’ou viennent ces produits de quel continent et aujourd’hui je sais. merci pour ce cours d’histoire très sympa et pour ces très belles photos à bientôt Roseland

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  10. Enfin un petit coucou, je viens de lire 2 fois ton billet, bravo – j’ai vraiment aimé cet article, tes photos sont magnifiques – merci.Merci aussi de tes messages chez moi, tu es adorable. J’espère que tu vas bien – gros bisous à toi et calins aux « filles » amitiés Lylou

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  11. Coucou Isabelle. Merci mille fois pour ce bel article où l’on apprend plein de choses. Tu nous offres un voyage dans le temps et loin de chez nous; voilà qui est bien agréable pour commencer le week-end.Je t’envoie les photos d’ Osiris ce soir. Gros bisous de nous deux à vous deux et plein de caresses aux deux minettes.

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